Ne pas fermer les yeux

Ne pas fermer les yeux ... non, surtout pas ... les garder ouverts et te regarder fixement ... écarter mes jambes, assurée, désinvolte ... m'offrir à toi ... complètement ... plus nue que jamais. Soutenir ton regard. Aller même jusqu'à t'attraper par lui pour t'attirer ensuite dans un moment d'abandon total. Me caresser face à toi. Lentement. Sagement au début. Puis, petit à petit, laisser mes désirs s'exprimer librement. Ne pas tenter de chasser le malaise qui tente de s'installer mais l'intensifier jusqu'à ce qu'il devienne un interdit magnifique.

Tes yeux osent se poser sur ma main, sans doute veux-tu voir où elle en est de son voyage sur mon corps. Je profite de cette attention sur elle pour la faire descendre sur mon sexe. Une façon à moi de t'y guider. Je te prends par ma main pour t'accompagner là où tu hésites à aller. Mes doigts, lentement, se mettent à tourner, provocant en moi d'électriques frissons. Tu rougis. Sans doute moi aussi ... mais je m'empourpre de plaisir en même temps, tu ne verras pas que, en réalité, je suis morte de trouille.

Tu te mordilles les lèvres.

J'en caresses certaines des miennes.

Un instant, je vois ton regard craquer et quitter le tourbillon de mes doigts pour revenir sur mes yeux. Je les ferme. Non pas que je n'ai pas envie de te regarder fixement, mais juste que j'ai envie de t'aider à ne plus avoir peur de regarder ma main réinventer mon plaisir. Je veux que tu ne te sentes pas observée, c'est moi qui m'offre à toi.

Tes yeux appuient sur ma main. Je peux en sentir le poids ... l'entension ... Mes doigts ne sont plus que les pantins de tes pensées muettes. Tu me caresses avec mes doigts. Les gestes m'échappent ... me surprennent ... ce qui rend les sensations encore plus folles. Je voulais contrôler cet instant, voilà que je ne dirige plus rien du tout. Je suis happée par le vertige de ton désir. Je tombe. Tout mon corps tombe. Seul mon sexe reste à la surface. Colline qui déchire la brume pour devenir le seul relief qui compte. Pour concentrer tout l'attention du monde. Mes doigts - ta main - accélèrent encore le mouvement. Je sens mon clitoris plus dur que jamais, gorgé d'une drogue dangereuse.

Rouvre les yeux

Vas-y, rouvre les yeux

Reprends le contrôle

Non, impossible. Je ne peux plus rien faire. Je t'appartiens. Tu me fais faire tout ce que tu veux, sans même devoir l'exprimer. Mon corps se tend et se détend frénétiquement. Il se tord autour de mon sexe. Les murmures dont j'avais la conscience au début se sont mués en râles impossibles à retenir. Je m'entends gémir mais le son est lointain, comme si ma tête avait été enfermée dans une armoire, au fond de la pièce, parce que ce qui se passe en ce moment ne la concerne pas. Seuls mon corps ... tes yeux ... ma main ... tes intentions ... mes doigts ... ton désir ... mon plaisir ont droit de citer en cet instant.

Encore

Tenir ... encore

Prolonger l'instant

Ralentis, Ingrid, ralentis

Je n'y arrive pas. Je n'y parviens plus. Je ne décide plus rien. Je subis. Mais ce que je subis est divin ... et diabolique à la fois ... tellement bon. Oui, tellement bon. Loin, je crois percevoir un mouvement. T'approcherais-tu de moi ? Viendrais-tu achever toi-même ce supplice merveilleux ? Oui ... je sens tes mains écarter un peu plus mes cuisses ... je sens ta langue prendre la place de mes doigts ... je sens ta bouche couvrir entièrement mon sexe ... je sens ... je sens ...

Blanc

Tout devient blanc

Mon corps se temps complètement. Longuement. Un cri vient déchirer la brume autour de ma colline. Un cri qui me fait voler en éclat. J'envahis toute la pièce pour cet orgasme.

Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je me rends compte que tu n'as pas bougée. Tu es restés dans le fauteuil, en face de moi. Tu transpires. Tu souris. Ce n'était pas ta langue mais juste mes doigts qui avaient fini de ne plus m'appartenir du tout. Ce n'était pas ta bouche mais seulement ma main, engourdie à présent. Je suis essoufflée. Toi aussi. Mon orgasme a été si puissant qu'il a dû envahir ton corps et te faire jouir aussi ...

On se regarde longuement. Silencieuses. Dévastées. On sait que nous avons franchi une étape. En montant en haut d'une colline, c'est en fait une montagne que nous avons escaladée.

Comments

[Marie Clicli]

Comment donner une suite à tes mots dont les frissons me travers encore de part en part, me laissant bercer par l'excitation ambiante...

Rêve où réalité....

Pourtant, mon corps lui se souvient de chaque regard, de chaque geste, de cette audace qui a inondée mon corps.

Oui, à plusieurs reprise j'ai voulu me lever de ce fauteuil pour que ce plaisir soit encore plus intense, je vois encore ce regard, je me voyais prendre dans mes mains ton visage et t'embrasser langoureusement, avec toute la passion que tu venais de m'inspirer. Je me voyais longer ton cou avec toute la Sensualité de ton corps, je me voyais me perdre sur tes seins, les caresser de mes mains, de ma bouche et m'y attarder...

Puis descendre encore..... Encore..... Encore...... Déposant au fur et à mesure ces baisers de plus en plus pationnés ...

Je me voyais descendre encore jusqu'à ce mes lèvres entourent ton clitoris. Jalousement, je voulais que ce soit ma langue qui te procure ce plaisir, je dirais que ce soit moi qui te fasse gémire ...

Oui, je voulais me lever, te faire l'amour !

Cueillir tes frissons, oui je voulais qu'ils m'appartiennent, je te voulais plus que tout !

Mais je n'en ai rien fait !

Le spectacle était trop beau !

Vénus je te désir encore.... Te gravir n'est pas un obstacle... Je m'y engouffrerai à en perdre la raison...

[Chotguy]

Sublime! Vous êtes superbes les filles! Je vous adore et je vous aime!

Continuez surtout, afin que je puisses toujours rêver. :-)

♪♥♡ ℒℴѵℯ ♡♥♪

[david]

Thank you this is beautifully written. Wonderful title so fitting.

I read this slowly taking pauses for breath and closing my eyes. Your words bridged the mind and had me sitting in the chair. Wow! You actually made me feel.



Love and kisses.

David